Nepal

La terre semble trembler toujours: l’espoir s’éteint au Népal post-séisme

Des années après qu'un tremblement de terre meurtrier ait décimé d'immenses portions du Népal, la majorité des personnes qui ont perdu leur maison vivent toujours dans des tentes, des cabanes et d'autres abris temporaires. Le gouvernement, qui tarde à concrétiser le soutien promis, a offert une assistance complète à moins de 1 % des personnes qui, selon leurs estimations, en ont besoin.

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The Ground Still Shakes: Hope Fades in Post-Earthquake Nepal

KALPANA KHANAL, GPJ NÉPAL

Man Kumari Shrestha est assise sur le mur inachevé de la maison qu'elle essaie de construire pour sa famille à Kumpur, au Népal. Shrestha a emprunté 700 000 roupies (près de $ 7 000) pour la construction, mais elle n'a plus d'argent. La maison d'origine de sa famille a été détruite lors d'un tremblement de terre en 2015 et depuis lors, ils vivent dans une tente.

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KUMPUR, DISTRICT DE DHADING, NÉPAL — Il y a deux ans et demi, la modeste maison de Gammaya Gurung a été détruite lors d’un grave tremblement de terre.

Le gouvernement a promis de l’argent à ceux qui ont perdu leur maison, afin qu’ils puissent reconstruire. Gurung est analphabète, mais elle a réussi à compléter la demande de subvention. Sa demande a été refusée. Elle vit toujours dans une cabane de fortune avec ses deux jeunes filles.

La demande de subvention de Man Kumari Shrestha, qui a également perdu sa maison, a été approuvée, mais elle n’a reçu que la première tranche des trois versements et elle ne peut pas terminer sa nouvelle maison. Elle vit toujours dans un abri temporaire.

Jagat Gurung a reçu une petite subvention du gouvernement, mais il en a assez d’attendre plus d’argent. Il a contracté un prêt privé pour un montant qui équivaut à une fortune dans le Népal rural, espérant le rembourser avec le reste de la subvention du gouvernement. Aujourd’hui, Gurung, qui n’a aucun lien de parenté avec Gammaya Gurung, craint de perdre la maison qu’il vient de construire.

Comme lui, beaucoup d’autres se sont profondément endettés en empruntant de l’argent pour construire des maisons qui pourront protéger leurs familles en cas d’un nouveau tremblement de terre. Ils disent qu’ils espéraient que la subvention les aiderait à rembourser ces dettes, mais ils attendent toujours l’argent de la subvention, et maintenant ils craignent de perdre leur nouvelle maison lorsque leurs créanciers viendront les saisir.

La vie de ces gens a basculé le 25 avril 2015. Ce jour-là, un séisme de magnitude 7,8 a déchiré le sol, et ce faisant, a tué plus de 9 000 personnes, blessé quelque 22 000 autres et détruit ou endommagé jusqu’à 800 000 maisons. Juste au moment où les gens essayaient de prendre pied, les secousses ont recommencé. Les répliques ont duré des semaines et un deuxième tremblement de terre plus petit s’est produit début mai.

Au tout début – juste un instant, vraiment – le monde entier est venu en secours. L’aéroport de Katmandou était bondé de médecins, travailleurs humanitaires et bienfaiteurs de toutes sortes. Les dons sont venus du monde entier par SMS.

Pour de nombreux Népalais, la promesse d’assistance a paru naturelle. C’est un lieu où la générosité et l’entraide sont des valeurs fondamentales. Les hommes saints construisent une vie longue et bien remplie grâce aux dons. Les soins médicaux sont fortement subventionnés. La plupart des gens ont peu d’argent, donc les besoins de base sont satisfaits en nature. Comment vivraient-ils autrement ?

Pour beaucoup ici, cependant, il semblait que toute cette aide s’était arrêtée avant même que la poussière du tremblement de terre ne se soit dissipée.

Et pour beaucoup de ceux qui restent, c’est comme si le sol tremblait encore.

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KALPANA KHANAL, GPJ NÉPAL

Gammaya Gurung vit dans une cabane qu'elle a construite pour s'abriter avec ses deux jeunes filles. Le toit est retenu par des roches. Elle ne peut pas obtenir une subvention pour la reconstruction de sa maison car elle n'a pas de papiers d'identité officiels.

Des dizaines de milliers de gens qui ont soumis des demandes de subventions de reconstruction ont été refusées, certains parce qu’ils ne peuvent pas prouver qu’ils sont propriétaires de leur maison. Mais au Népal, la propriété foncière est souvent structurée de manière communautaire. Dans les zones agricoles qui composent la majeure partie du pays, des systèmes fonciers traditionnels sont en place depuis des siècles ; ailleurs, les familles élargies peuvent partager la propriété foncière, ou c’est le système foncier qui est en place. Dans certains cas, la terre était enregistrée sous le nom d’un seul propriétaire, mais des maisons étaient construites et partagées par plusieurs personnes. Dans d’autres cas, la terre appartenait légalement à l’État mais l’État avait permis aux familles de la travailler et d’y vivre pendant des générations.

Le déboursement de la subvention de reconstruction est conçu en trois tranches : 50 000 roupies népalaises (environ 500 dollars), 150 000 roupies (un peu moins de 1 500 dollars) et 100 000 roupies (environ 1 000 dollars). Mais moins de 1% des bénéficiaires de subventions approuvés ont reçu la totalité des 300 000 roupies.

Pour obtenir de l’argent, un demandeur a besoin d’un compte bancaire – quelque chose que quatre adultes népalais sur 10 n’ont pas. Beaucoup vivent à plusieurs heures de route d’une banque, ou n’ont pas les documents d’identité dont ils auraient besoin pour ouvrir un compte. Ceux qui peuvent ouvrir des comptes, souvent ne le font pas, car même de petits frais de transaction représentent une trop grande partie de leurs revenus.

Chaque tranche de subvention est assortie d’exigences. Le premier paiement doit être utilisé pour construire une fondation avec des matériaux et des techniques de construction parasismiques. Un ingénieur du gouvernement doit inspecter la maison et approuver les travaux pour que le propriétaire puisse recevoir le prochain versement de la subvention.

Mais la majorité des Népalais dont les maisons ont été détruites disent que le premier montant de la subvention est loin d’être suffisant pour construire une fondation, selon des recherches menées par plusieurs organisations. Des chantiers en veilleuse, lancés dans l’effervescence de la renaissance post-séisme, jonchent la campagne. De nombreuses familles qui ont reçu le premier versement de la subvention n’ont même jamais essayé d’utiliser l’argent pour reconstruire.

Même ceux qui ont pu effectuer quelques travaux à leurs frais disent que les autorités locales ont déclaré qu’il n’y a pas d’argent de subvention disponible.

Ensuite, il y a la pénurie de main-d’œuvre. Plus de 2 millions de Népalais ont des permis pour travailler à l’étranger, dont beaucoup de jeunes hommes qui pourraient autrement mener l’effort de reconstruction. Rentrer chez eux signifierait perdre leur emploi et tous les frais qu’ils ont payés pour partir à l’étranger.

La pénurie de main-d’œuvre est également un problème pour le gouvernement. Il y a si peu d’ingénieurs du gouvernement que même les personnes qui ont achevé leurs fondations disent qu’elles ne peuvent trouver personne pour les inspecter.

Près des trois quarts des personnes qui ont perdu leur maison lors du tremblement de terre vivent toujours dans des tentes ou des abris temporaires, et attendent le moment où les secousses cesseront enfin.

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Compter le nombre de maisons endommagées ou détruites dans le Népal rural lors du tremblement de terre s’est avéré une tâche difficile.

C’est dans les premiers jours qui ont suivi le tremblement de terre que le gouvernement national a ordonné aux comités de développement ruraux locaux (organismes gouvernementaux locaux) de collecter des informations sur les dégâts. La première série d’évaluations a donné lieu à des plaintes et à des protestations sur la manière dont l’enquête avait été menée. Un deuxième tour a eu les mêmes résultats.

Une troisième évaluation a été menée début 2016 par le Bureau central des statistiques. Ce n’est qu’à ce moment que les responsables ont eu en main des données solides sur lesquelles fonder leurs plans de reconstruction.

C’était une période de tâtonnement, explique Bhishma Kumar Bhusal, porte-parole adjoint de l’Autorité nationale de reconstruction(NRA), l’agence chargée de diriger l’effort de reconstruction. Des erreurs ont été commises, dit-il, et parfois la politique a gêné le vrai travail. Mais il détourne les critiques directes avec de doux haussements d’épaules et un vague sourire.

“C’est notre première expérience d’une catastrophe”, dit-il. “Le pays n’a jamais fait face à un désastre de cette magnitude au cours de ces 90 dernières années.”

Bhusal est fier d’être différent du fonctionnaire népalais moyen. Dans un pays continuellement pillé par des dirigeants corrompus, Bhusal a été nommé en 2016 finaliste d’un concours appelé Integrity Idol, organisé par Accountability Lab, une agence anti-corruption basée aux États-Unis.

C’est aussi un auteur-compositeur amateur. Il a écrit une chanson défendant les efforts de reconstruction et est même apparu dans le clip vidéo style Bollywood de la chanson, agitant le drapeau népalais et chantant “Participons à la reconstruction”, alors qu’un jeune couple séduisant encourage le travail d’équipe dans son quartier et trouve le bonheur sur un chantier de construction. .

Cependant, toutes les preuves montrent que l’idéal romantique de Bhusal est loin de la réalité pour de nombreux Népalais.

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Ce qui reste de la maison de Gammaya Gurung se trouve à deux heures de la route principale au bout d’une randonnée le long des terres cultivées en terrasse.

Le village de Kumpur, qui abrite environ 3 000 personnes, est isolé depuis des générations. La rivière Trishuli, une voie navigable majeure appréciée des touristes pour le rafting et ses gorges pittoresques, coule entre Kumpur et la route principale. Ce n’est qu’en 2016 qu’un pont a été construit pour franchir la rivière. Avant, les habitants de Kumpur utilisaient un système de corde et de poulie de 500 pieds pour traverser, se mettant à deux ou trois à la fois dans un petit chariot en métal et saisissant la corde pour se lancer à travers la rivière qui coulait en dessous à une douzaine d’étages de hauteur.

Le pont a rendu la vie beaucoup plus facile aux habitants de Kumpur, mais il n’y a toujours pas de route accessible en voiture les reliant au reste du pays. Tout ce qu’ils transportent vers ou depuis leur village est traîné à la main ou sur le dos de bêtes de somme.

Les maisons aussi sont traditionnelles. Avant le tremblement de terre, Gurung vivait avec ses filles, aujourd’hui âgées de 4 et 7 ans, sur l’étage supérieur d’une demeure en brique, construite autour de poteaux en bois. Comme beaucoup dans le Népal rural, le rez-de-chaussée abritait quelques buffles d’Asie, prisés par de nombreuses familles d’agriculteurs pour leur lait, que les familles boivent, vendent ou utilisent pour faire du yaourt.

Gurung et ses filles étaient dehors lorsque le tremblement de terre a frappé. La maison s’est effondrée. Les buffles ont été écrasés.

Vivant déjà au jour le jour, Gurung n’avait aucune réserve. Son mari travaille comme journalier en Malaisie et leur envoie environ 200 dollars par mois, mais cela suffit à peine à couvrir les dépenses courantes de base et les frais de scolarité des filles.

Parce que son mari est parti, Gurung ne peut pas prouver qu’elle est mariée – le couple n’a jamais fait faire de certificat de mariage officiel – et elle ne peut pas convaincre les autorités locales qu’elle est propriétaire et éligible à une subvention de reconstruction. Gurung n’a même pas de papiers d’identité pour montrer qu’elle est citoyenne népalaise.

Comme la plupart des Népalais qui partent travailler à l’étranger, le mari de Gurung ne peut pas rentrer chez lui sans renoncer à son emploi et probablement aussi aux frais qu’il a payés pour se rendre en Malaisie.

Gurung, avec l’aide de la branche népalaise de Transparency International, s’est formellement plaint à la NRA du processus de demande de subvention. Elle était l’une des quelque 200 000 personnes à le faire, explique Dina Nath Bhattarai, responsable administrative de Transparency International.

Bhusal, le porte-parole adjoint de la NRA, affirme que toutes ces plaintes ont été résolues.

Mais Gurung dit qu’elle attend toujours. Plus de deux ans après la destruction de leur maison, Gurung et ses filles vivent toujours dans un abri temporaire qu’elles ont fabriqué avec du bois et des bâches. Leur toit en tôle,trouée un peu partout, est surmonté de pierres pour l’empêcher de s’envoler avec le vent.

Quand il pleut, les casseroles et autres ustensiles de cuisine de la famille flottent au-dessus du sol.

« Je tiens mes filles dans mes bras et je reste éveillé toute la nuit », dit Gurung.

Elle vit un cauchemar sans fin.

« J’ai l’impression que le tremblement de terre se produit tous les jours », dit-elle.

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La nouvelle maison de Man Kumari Shrestha est à moitié construite et elle n’a plus d’argent. Maintenant, sa tâche est d’empêcher le chantier, qui se trouve à 15 minutes de marche à travers les parcelles de pommes de terre et de chou-fleur de la cabane de Gurung, de tomber en ruine. Mais Shrestha, qui a un mari âgé et trois des sept enfants qui dépendent encore d’elle, dit que cela lui semble une bataille perdue d’avance. Des algues vertes et visqueuses grimpent les murs partiellement érigés. Des morceaux de briques cassées jonchent le chantier.

Shrestha a reçu le premier versement de 50 000 roupies de la subvention et l’a utilisé pour lancer la construction. Elle a demandé au bureau du gouvernement local qu’un ingénieur vienne inspecter les travaux et approuver le reste de la subvention, mais personne n’est jamais venu.

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KALPANA KHANAL, GPJ NÉPAL

e village de Kumpur, au Népal, est à deux heures de marche de la route principale. Les habitants du village disent qu'il est coûteux de transporter des matériaux de construction d'autres régions.

Désespérée, Shrestha a emprunté 700 000 roupies (près de 7 000 dollars) à des amis – un montant qu’elle espérait suffisant pour couvrir les coûts de construction de la maison selon les normes antisismiques du gouvernement, avec des renforts d’angle et d’autres caractéristiques de résilience. Mais elle a vite découvert que ces caractéristiques, qui sont nécessaires pour qu’elle obtienne le reste de l’argent de la subvention, rendent la construction de maisons beaucoup plus chère qu’elle ne le serait normalement.

« Le transport des matériaux de construction coûte à lui seul plus de 100 000 roupies », dit-elle.

La nouvelle maison n’a rien de spécial – seulement quatre pièces. Mais Shrestha dit qu’elle aura besoin de 700 000 roupies supplémentaires pour la terminer.

Des enquêtes menées par la branche népalaise de Transparency International ont révélé que la grande majorité des Népalais ne pensent pas que la subvention soit suffisante pour construire une maison parasismique, quelle qu’en soit la conception. Certaines familles – 16%, selon la Fondation pour l’Asie (The Asia Foundation) – qui ont reçu la première tranche de subvention n’ont même pas essayé de construire une nouvelle maison, mais ont plutôt utilisé l’argent pour rembourser des dettes ou couvrir les besoins quotidiens de base.

Bhusal, le porte-parole de la NRA, dit qu’il n’a pas beaucoup de patience pour les gens qui se plaignent que la subvention n’est pas suffisante. Le gouvernement ne peut pas tout faire, dit-il. Les gens doivent s’attendre à travailler dur.

Mais en signe de reconnaissance de la réalité que la construction coûte cher, le gouvernement a permis aux bénéficiaires de subventions de demander un prêt sans intérêt de 300 000 roupies pour aider à couvrir les coûts de construction. Mais les banques et les institutions financières, réticentes à travailler avec des personnes qui avaient tout perdu, ont souvent refusé rapidement ces demandes de prêt.

En octobre, le gouvernement a modifié sa politique pour permettre aux banques d’accepter les maisons en construction comme garanties.

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KALPANA KHANAL, GPJ NÉPAL

Un homme se tient sur un chantier de maisons à Kumpur, au Népal.

Ce prêt n’aurait pas beaucoup aider Shrestha, qui est criblée de dettes dépassant le double du montant qu’elle aurait pu obtenir avec un prêt garanti par le gouvernement.

« Construire la maison avec le nouveau design à partir de l’argent fourni par le gouvernement n’est qu’un rêve », déclare Shrestha.

En parlant, elle remue une marmite de riz sur un feu ouvert. Elle a 55 ans, mais elle a le visage ridé de quelqu’un de beaucoup plus âgé.

La famille vit dans une tente depuis plus de deux ans.

Certaines familles vivent dans de nouvelles maisons parasismiques. Il n’y en a pas beaucoup, mais il est possible d’en trouver, même dans des villages isolés comme Kumpur.

Beaucoup de ces familles sont maintenant aux prises de graves problèmes financiers.

Le mari d’Amrita Shrestha, le propriétaire officiel des terres familiales, travaille en Arabie saoudite. Elle a supplié les responsables de la NRA à Dhading Besi, la ville qui sert de siège du district, de l’approuver comme bénéficiaire d’une subvention en son absence. Ils ont refusé.

« Plutôt, ils m’ont dit que l’argent n’irait nulle part pendant cinq ans et que je pourrais retirer l’argent après le retour de mon mari », explique Amrita Shrestha, qui n’est pas directement apparentée à Man Kumari Shrestha.

Désespérée de trouver un logement décent, elle a suivi un cours de maçonnerie de 15 jours et a convaincu les enseignants d’utiliser sa maison comme terrain d’entraînement. Mais elle a encore dû emprunter 250 000 roupies (environ 2 395 dollars) pour acheter des briques pour la maison, et elle a du mal à rembourser ce prêt.

Il y a un an, Jagat Gurung, 70 ans, vivait dans une tente exiguë avec son fils, sa belle-fille et leurs enfants. Ils avaient besoin d’espace, de chaleur et de sécurité, et Gurung s’est empressé de le leur procurer.

Il a reçu le premier versement de la subvention et a travaillé avec un ingénieur pour s’assurer que son plan de construction répondait aux normes du gouvernement. Mais après avoir posé les fondations exactement selon les spécifications de l’ingénieur, les responsables du gouvernement local lui ont dit qu’il n’y avait plus d’argent disponible. Frustré, Gurung a emprunté 700 000 roupies à des amis.

Il a promis à ses amis qu’il les rembourserait dès que la subvention du gouvernement lui serait versée.

La maison a été achevée en avril, mais le gouvernement ne lui a rien donné.

« Il semble que la situation pourrait arriver au point », dit-il, « où la maison pourrait être mise aux enchères pour non remboursement du prêt. »

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KALPANA KHANAL, GPJ NÉPAL

Traditionnellement, les maisons au Népal étaient construites avec des piliers en bois et des briques ou de la pierre. Le gouvernement exige maintenant que les personnes qui utilisent l'argent des subventions post-séisme construisent des maisons parasismiques avec du béton ou des briques et des angles renforcés.

Une grande partie du pays est passée à autre chose depuis le jour du séisme. Dans la capitale Katmandou, les gens marchent en contournant des tas de briques dans les rues de la ville. S’agit-il des dommages causés par le tremblement de terre, qui persistent encore des années plus tard ? S’agit-il de travaux de construction, pour faire place à une nouvelle conduite d’eau ? Plus personne ne demande.

A la campagne, des tentes encadrent encore les chemins qui sillonnent les villages ruraux. D’en haut, les bâches bleues et blanches ressemblent à des camps de réfugiés, destinés à des logements temporaires.

Mais les Népalais qui vivent dans ces tentes ne sont pas des réfugiés. Ils sont chez eux, souvent à quelques mètres des endroits où leurs familles avaient vécu pendant des générations, jusqu’à ce que le tremblement de terre les ont poussé à l’air libre.

Le gouvernement népalais est passé à autre chose lui aussi. Il y a eu quatre Premiers ministres depuis le tremblement de terre, et ils sont chacun venus avec de nouvelles priorités et de nouvelles stratégies. En septembre 2015, le gouvernement a approuvé une nouvelle constitution qui garantit l’égalité des droits pour les femmes et les minorités.

La NRA a jusqu’à la mi-2020 pour achever tous les travaux de reconstruction. Toute subvention qui sera distribuée aux propriétaires fonciers doit être distribuée bien avant cette date.

Le monde aussi a évolué. Il y a eu des incendies de forêt, des ouragans, d’autres tremblements de terre.

Les nouvelles de ces catastrophes n’atteignent pas le Népal rural. Les personnes qui vivent dans des tentes et des abris temporaires ne regardent généralement pas la télévision ou ne lisent pas les informations.

Leur préoccupation c’est comment faire pour passer le prochain hiver.

Sagar Ghimire, GPJ, a traduit cet article du népalais.

Shilu Manandhar, GPJ, a contribué au reportage.

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