Aux quatre coins de la planète, des femmes se mobilisent pour l’équité
Nous vous proposons de découvrir ici les photos les plus parlantes de la Journée internationale de la femme ayant raisonné partout, de Mexique jusqu’en Mongolie
La Journée internationale de la femme est un appel à l’action lancé au monde entier en faveur de l’équité. Étant un organe de presse formé d’une équipe exclusivement féminine, notre conviction est que l’équité ne se limite pas à l’égalité. Cela exige de prendre conscience du fait que la lutte pour les droits des femmes revêt en soi un caractère multidimensionnel et se bute à des obstacles systémiques uniques en leur genre pour les femmes issues des communautés marginalisées. Dans plusieurs pays à travers la planète, ces obstacles sont encore plus difficiles à surmonter à cause des défis de taille sur le plan culturel, juridique et sociétal.
Contraintes de couvrir leur chevelure et leur corps d’un voile, les femmes iraniennes font l’objet de violence sexiste au quotidien et s’engagent dans une bataille historique pour défendre leurs droits fondamentaux. Au Mexique, on assiste à une augmentation sans cesse croissante de la violence à l’égard des femmes et des taux de féminicide : chaque jour, dix femmes ou filles sont tuées. Parallèlement, les femmes aux États-Unis sont confrontées à la perte du droit à l’avortement et à l’autonomie corporelle.
Ces questions ont fait couler beaucoup d’encre dans la presse internationale alors que d’autres tout aussi sensibles continuent d’être le cadet des soucis et ne rencontrent pas suffisamment d’écho. Depuis 2006, les femmes journalistes locales de Global Press Journal ont réalisé des reportages sur le terrain, apportant des témoignages de première main sur ces questions recueillis auprès des communautés directement touchées. Au Zimbabwe, des adolescentes font l’objet d’expoitation sexuelle persistente : une fille sur trois fait l’objet de viol ou d’agression sexuelle avant l’âge de 18 ans. En Mongolie, des femmes activistes œuvrent pour faire interdire la pratique des « tests de virginité » dans les écoles. En République démocratique du Congo, nombre de filles sont privées d’une éducation, même de base, à cause de la discrimination sexospécifique. Et Avec la discrimination en matière de soins de santé à l’égard des femmes transgenres en Argentine, l’espérance de vie a chuté, passant à seulement 35 à 40 ans.
Cette semaine, à l’occasion même de la célébration par Global Press Journal de son 17 anniversaire en tant qu’organe de presse internationale de classe mondiale, nos journalistes locales ont couvert différents événements de la Journée internationale de la femme depuis les quatre coins du monde, allant de la marche Voz de los Desaparecidos (Voix des disparus) à Puebla, au Mexique, à un spectacle visant la sensibilisation au problème de la violence sexuelle en contexte numérique à Katmandou, au Népal, et à des débats sur des questions cruciales qui affectent les femmes à Port-au-Prince, en Haïti. Il s’agit ici d’un net rappel du fait que non seulement la lutte pour l’équité en faveur des femmes nous presse de militer pour le changement dans nos propres communautés, mais en plus elle exige la défense de la liberté de toutes les femmes, partout dans le monde.
Nous vous proposons ici quelques-unes des images les plus impressionnantes que nos journalistes locales ont prises à l’heure où le monde se réunissait pour fêter la Journée internationale de la femme.
—Shanté Cosme, directrice du contenu
Argentine
En Amérique latine, les femmes organisent certaines des plus grandes manifestations de rue au monde pour célébrer la Journée internationale de la femme et, comme à l’accoutumée, l’Argentine n’a pas manqué au rendez-vous de la célébration de la tradition féministe acharnée de la région. Ici, la journée est de plus en plus baptisée « Journée internationale de la grève féministe ». Des femmes en grève défilent régulièrement en Argentine depuis 2016, après la mort de Lucía Pérez, 16 ans, à Mar del Plata, une station balnéaire au sud de Buenos Aires, qui a été violée puis assassinée sauvagement par trois hommes.
Buenos Aires
Lucila Pellettieri
Malena Gómez Faraci, 17 ans, Sachi Rosenthal, 16 ans, et d’autres jeunes femmes enchaînent chants et danses au rythme des slogans féministes lors d’une manifestation organisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme devant le siège du Congrès argentin à Buenos Aires.
Mexique
Selon l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime, le Mexique arrive en huitième position parmi les pays où les taux de féminicide demeurent les plus élevés au monde. En 2021, 966 affaires d’homicides ont été qualifiées de féminicides par des tribunaux mexicains, ce qui signifie que dans ces affaires, les femmes ont été ciblées et assassinées parce qu’elles étaient femmes. À l’occasion de la Journée internationale de la femme, communément appelée « Journée du 8 mars », les Mexicains ont fait mémoire et rendu hommage à ces femmes, tout en réclamant justice.
Chiapas
Adriana Alcázar González
Une femme et ses enfants tiennent une banderole sur laquelle on peut lire « Les femmes sont libres et nous pouvons lutter pour la réalisation de nos millions de rêves, comme des étoiles qui clignotent dans l’infini », lors d’une marche organisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme à San Cristóbal de Las Casas, au Chiapas.
Marissa Revilla
Un autel érigé sur la place de la cathédrale de San Cristóbal de Las Casas, au Chiapas, en mémoire des femmes ayant été fauchées par le féminicide. Pour commémorer la Journée internationale de la femme, des femmes locales ont organisé la Foire féministe pour mémoire, un événement organisé sur cette place, où se mêlaient spectacles musicaux et événements micro ouvert.
Chihuahua
Lilette A. Contreras
Des extincteurs sont déployés à partir de l’intérieur du palais du gouvernement de l’État pour disperser les gens qui faisaient des graffitis sur la façade du bâtiment lors des manifestations organisées à l’occasion de la Journée internationale de la femme à Chihuahua.
Guerrero
Avigaí Silva
Une femme lance un fumigène lors d’une marche organisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme à Chilpancingo de los Bravo, Guerrero.
Mexico
Mar García
Une foule lance des fumigènes en vert, couleur devenue, dans le monde entier, un symbole de la lutte pour le droit des femmes en matière de reproduction, et en violet, couleur souvent associée aux mouvements féministes et de femmes, à Mexico.
Aline Suárez del Real
Des adolescentes posent pour un portrait lors d’une marche organisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme à Mexico. Sur la pancarte du milieu, on peut lire : « Pour toutes celles pour qui le rêve de fêter leur 15e anniversaire n’est pas devenu réalité ». Au Mexique, comme dans de nombreux autres pays d’Amérique latine, des familles fêtent souvent les 15 ans de leurs filles en organisant des fêtes somptueuses appelées « quinceañeras ». Par tradition, cette fête marque le passage d’une jeune fille à l’âge adulte.
Oaxaca
Ena Aguilar Peláez
Des femmes occupées à planter des fleurs blanches et violettes devant le palais du gouvernement de la ville d’Oaxaca de Juárez en hommage aux femmes fauchées par le féminicide.
Puebla
Patricia Zavala Gutiérrez
Des gens brandissent des pancartes et des photos de leurs proches ayant fait l’objet de disparitions forcées lors d’une manifestation organisée par le collectif « Voix des disparus » à l’occasion de la Journée internationale de la femme dans la ville de Puebla, au Mexique. Scandant le slogan « Les femmes tiennent tête aux disparitions », la foule a défilé du bureau local de la Commission pour la recherche des personnes disparues de Puebla jusqu’à la place principale de la ville.
Porto Rico
La violence à caractère sexiste était le thème dominant des manifestations à Porto Rico. Dans la ville de Mayagüez, une organisation étudiante a organisé une marche silencieuse sur le campus local de l’université de Porto Rico en hommage aux femmes emportées par le féminicide.
Mayagüez
Coraly Cruz Mejías
Un groupe étudiant et des membres du personnel de Siempre Vivas, une organisation étudiante qui apporte de l’aide aux femmes ayant fait l’objet de violences à caractère sexiste, défilent lors d’une marche silencieuse avec un drapeau portoricain sur le campus de Mayagüez de l’Université de Porto Rico.
Haïti
Haïti est empêtré dans une crise politique à la suite de l’assassinat du président Jovenel Moïse en juillet 2021. Un mois plus tard, un séisme dévastateur a fait plus de 2 200 morts. Face à cette situation tendue, la Journée internationale de la femme en Haïti a été placée sous le signe de la réflexion, avec des conférences, des débats et des spectacles aux quatre coins du pays.
Port-Au-Prince
Anne Myriam Bolivar
Gérole Augustin, à gauche, coordinatrice du groupement des organisations féminines de Léogane et Gressier, et Olsen Auguste, membre, prennent la parole lors d’une conférence à Gressier, une commune située à la périphérie de Port-au-Prince.
Cap-Haïtien
Wyddiane Prophète
Un groupe étudiant assiste à une conférence tenue sous le thème « La femme haïtienne au regard de la culture, entre marginalisation et lutte pour l’émergence » à l’école de formation professionnelle SOS à Cap-Haïtien.
Port-de-Paix
Jusly Felix
Une troupe théâtrale locale Top Akabi met en scène une pièce en plein air pour dénoncer la violence à caractère sexiste à Port-de-Paix, dans le nord-ouest d’Haïti.
Népal
Le Népal est au troisième rang du continent asiatique en termes de mariages d’enfants, et à cela s’ajoute la persistance de huttes menstruelles, et ce, malgré leur interdiction depuis 2005. À l’occasion de la Journée internationale de la femme, plusieurs jeunes femmes ont brandi leurs pancartes de protestation à Katmandou. D’autres ont organisé des spectacles pour dénoncer le harcèlement en ligne, tandis que la célébration dans certaines régions du pays s’est traduite par des manifestations cyclistes et pédestres.
Katmandou
Yam Kumari Kandel
Portant des vêtements traditionnels du peuple Tharu au Népal, Bidisha Mishra, 19 ans, tient une pancarte à l’occasion de la Journée internationale de la femme. Sur cette pancarte, on peut lire : « Elle croyait qu’elle pouvait, donc elle l’a fait ».
Lalitpur
Sunita Neupane
À Lalitpur, les membres du Rotaract Club de Patan, du Rotary Club de Patan et de la ville métropolitaine de Lalitpur ont célébré la Journée internationale de la femme par un rallye cycliste et pédestre.
Nepalgunj
Amrita Jaisi
Nepalgunj a célébré la Journée internationale de la femme par une course cycliste de 7 kilomètres.
Birtamode
Maya Neupane
À Birtamode, dans le district de Jhapa, la municipalité d’Arjundhara a accueilli des membres du Programme en l’honneur des femmes de plus de 90 ans accompagnés de leurs invités, et ce, à l’occasion de la Journée internationale de la femme.
Katmandou
Shilu Manandhar
À Katmandou, des artistes ont organisé divers spectacles, parmi lesquels une pièce de théâtre sur le harcèlement en ligne.
Mongolie
En Mongolie, la Journée internationale de la femme est un jour férié officiel qui est célébré en grande pompe. Nombre de personnes ont participé à une brève danse en groupe (flash mob dance), tandis qu’un jardin d’enfants a organisé une cérémonie pour de jeunes filles afin de célébrer les femmes de leur vie. D’autres se sont rassemblés pour partager leurs success stories et encourager davantage de femmes à participer au marché du travail, une question essentielle dans un pays où l’écart hommes-femmes sur le marché du travail ne cesse de se creuser. En Mongolie, les hommes représentent 60 % de la population active, contre 45 % pour les femmes.
Khuvsgul
Dolgormaa Sandagdorj
À la surprise de leurs mères, de leurs grands-mères et leurs sœurs, des enfants des écoles maternelles à Murun, dans la province de Khuvsgul, ont entonné des chansons folkloriques dans des tenues traditionnelles. Ces enfants leur ont ensuite offert des œuvres d’art faites à la main.
Oulan-Bator
Myagmarsuren Battur
À Oulan-Bator, Tungalag Dondogdulam lit une lettre anonyme d’une femme victime de la violence domestique. Depuis 2015, la lecture de ces lettres anonymes s’inscrit dans le cadre de l’initiative « One Billion Rising », qui vise à sensibiliser le public au problème de la violence domestique et sexuelle à l’égard des femmes.
Nansalmaa Oyunchimeg
Perenlii Khorloo pose pour une photo lors d’un événement « Women in Tech », qui réunissait des chefs et des fondateurs d’entreprises de technologie à Oulan-Bator. L’événement se focalisait sur la partage d’expériences afin d’encourager les jeunes à se lancer dans ce secteur.
Arkhangai
Odonchimeg Batsukh
Tuvshinzaya Nergui, spécialiste au département de l’éducation et des sciences de la province de l'Arkhangai, s’adresse aux participants à un événement organisé par la Fédération des femmes de Mongolie. Les participants, issus de différents secteurs d’activité, ont échangé leurs expériences et se sont ensuite joints à une manifestation « One Billion Rising » organisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme.
Umnugovi
Uranchimeg Tsogkhuu
À Dalanzadgad, dans la province d’Umnugovi, des femmes de tous âges, au nombre desquelles des personnes âgées, ont célébré la Journée internationale de la femme par une brève dance en groupe (flash mob dance).
Zambie
En Zambie, des femmes se sont jointes à l’appel lancé au monde entier en faveur de l’égalité hommes-femmes lors d’un défilé, à Lusaka, auquel ont participé différents pelotons de femmes militaires et qui a été agrémenté par des danses traditionnelles. En Zambie, les filles sont presque deux fois plus susceptibles que les garçons de décrocher scolairement, généralement en raison des grossesses précoces, de la pauvreté et d’un environnement scolaire hostile à leur grand dam. Aussi le taux d’alphabétisation des femmes est-il inférieur à celui des hommes, soit 83 % contre 91 % en 2018.
Lusaka
Prudence Phiri
Une danseuse de Makish, une mascarade traditionnelle des peuples de l’ouest de la Zambie, se produit après le défilé à Kafue, Lusaka, Zambie.
République démocratique du Congo
Cette année n’a pas été facile pour les femmes de l’est de la République démocratique du Congo. Cette région étant en proie à des conflits depuis 30 ans, la violence est montée en flèche depuis mars 2022 suite à une vague d’affrontements entre l’armée congolaise et le groupe armé M23. Plus de 390 000 personnes ont été contraintes au déplacement depuis. Cette année, dans de nombreux endroits, les pagnes colorés traditionnellement portées pour la célébration de la Journée internationale de la femme ont laissé place à la couleur blanche, par laquelle les femmes appelaient à la paix.
Goma
Noella Nyirabihogo
Des femmes déplacées par la guerre dans l’est de la RDC à bord d’un bus se rendent à une manifestation organisée à l’occasion de la Journée internationale de la femme et rehaussée par la présence de l’ancienne première dame Marie-Olive Lembe Kabila à Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu. La célébration a été marquée par la distribution de pagnes, de vivres et d’articles d’hygiène essentiels et le partage d’un repas avec la première dame pendant que des chanteuses divertissaient la foule.
Kisangani
Zita Amwanga
Arborant des turbans blancs, des femmes de diverses organisations de Kisangani se sont rassemblées devant le palais du gouvernement provincial de la Tshopo dans la matinée du 8 mars pour appeler à la paix dans l’est de la RDC.
Françoise Mbuyi
Des femmes soldats congolaises défilent pour la Journée internationale de la femme devant le palais gouvernemental de la Tshopo dans la commune de Makiso, dans la ville de Kisangani, en RDC.
Ouganda
À Kampala, capitale de l’Ouganda, les événements organisés à l’occasion de la Journée internationale de la femme se sont, dans certains endroits, caractérisés par la célébration de la maternité, tandis que dans d’autres, les gens se sont réunis pour recueillir des fonds pour l’achat d’équipements au profit de dispensaires de santé maternels locaux. Non seulement l’Ouganda affiche l’un des taux de fécondité les plus élevés au monde, mais en plus il en va de même pour son taux de mortalité maternelle, en raison du manque d’infrastructures de soins de santé adéquates.
Kampala
Beatrice Lamwaka
À Kampala, Rosemary Atim a célébré la Journée internationale de la femme en animant un atelier de danse mêlant différents styles de danse urbaine et africaine.
Edna Namara
Des femmes servent le petit-déjeuner lors d’un événement organisé par Women’s International Maternity AID, une organisation locale à but non lucratif qui collecte des fonds pour acheter du matériel médical pour des établissements de santé locaux.
Nakisanze Segawa
Des mères d’enfants présentant des besoins particuliers ont célébré la maternité au centre Polemum à Kampala.
Apophia Agiresaasi
À Naguru, dans la banlieue de Kampala, Women’s International Maternity AID, une organisation locale à but non lucratif, a organisé un camp de conditionnement physique pour collecter des fonds et acheter du matériel de santé maternelle pour des établissements de santé locaux.
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