Democratic Republic of Congo

Local Women Embrace Pig Farming In Attempt to Curb Ebola Outbreak in DRC

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Local Women Embrace Pig Farming In Attempt to Curb Ebola Outbreak in DRC

Pascaline Kavuo Mwasi Saambili, GPJ RDC

Après une éruption d'ebola juste au nord de Kisangani, Benito Mado a entrepris une élevage porcine pour diminuer le risque d'infection dans sa communauté.

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KISANGANI, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO — Si vous vous approchez du portail de Benito Mado, un fort relent vous fait plisser le nez.

Une fois la grille franchie, s’ouvre vite devant vous la présence de Mado occupée dans la porcherie, une pelle à la main, vêtue d’une marque fidèle à son métier, ses bottes rouges en plastique.

Mado est le premier prospère éleveur de porcs à Kisangani. Sa population de porcs a augmenté, atteignant aujourd’hui 50 porcs et 86 porcelets.

« J’ai démarré avec deux porcs, et ce n’était pas chose facile, car les porcs sont parmi les animaux les plus difficiles à entretenir », fait-elle savoir. « Mais cela ne m’a pas découragée pour autant, le résultat étant que je compte aujourd’hui plus de 100 porcs ».

Élever des porcs, avoue Mado, n’est pas une mince affaire parce qu’ils mangent beaucoup. Elle collecte des restes de repas auprès des restaurants de Kisangani pour que ses porcs puissent se remplir l’estomac. Selon ses dires, elle bosse dur pour garder ses porcs en bonne santé.

Il n’est pas chose courante de trouver des éleveurs à Kisangani, chef-lieu de la province de la Tshopo et troisième plus grande ville de la RDC. Pour survivre, les gens sont tributaires la chasse de viande de brousse dans la forêt qui entoure la ville.

À en croire les études socioéconomiques, la plupart des ménages ici dépendent largement des ressources forestières qui représentent jusqu’à 80 pour cent de leurs revenus, déclare Faustin Mwinda Selemani, secrétaire à la coordination d’environnement dans la ville de Kisangani.

Une raison en cachant une autre, Mado travaille à amener ses clients de Kisangani à acheter ses produits de porc pour un autre motif plus important: maladie à virus Ébola.

En mai, le ministère de la Santé publique a informé les organismes internationaux de santé publique que huit cas d’Ébola avaient été identifiés dans la province du Bas-Uélé, se trouvant juste au nord de Kisangani.

Les animaux de la forêt qui se consomment généralement à Kisangani courent le risque de contracter le virus Ébola, déclare Benjamin Dudu Akaibe, directeur du Centre de surveillance de la biodiversité à l’Université de Kisangani.

Lors d’une expérimentation réalisée cet été, raconte Akaibe, on a fait tester un échantillon de porcs locaux dans des laboratoires de virologie aux États-Unis, en Belgique et à Kinshasa, capitale de la RDC. Ces équipes internationales ont conclu qu’il serait très peu probable qu’un porc élevé à Kisangani soit porteur du virus Ébola.

« Les prix du porc ont chuté passant de 10 000 à 6 000 francs congolais à cause de l’augmentation du nombre d’éleveurs, témoigne Mado.

Toutefois, il est encore largement possible pour tous ces éleveurs de faire des sous. Pendant cette période de l’année, la chasse dans la forêt de l’Ituri est interdite.

Du 1er août au 30 novembre, la chasse d’animaux sauvages dans les forêts autour de Kisangani est interdite car nombreux sont les animaux qui sont en gestation et en lactation. Cette mesure a été prise pour garantir la survie des espèces dans la forêt. La chasse d’espèces en voie de disparition, comme les okapis, les girafes, les gorilles de plaine occidentale et les zèbres n’est jamais autorisée pendant toute l’année.

« La chasse et la vente de viande de brousse sont strictement interdites », annonce Selemani.

L’élevage est essentiel non seulement pour prévenir la propagation de l’Ébola, mais aussi pour juguler la pénurie de viande à Kisangani au cours de cette période de l’année, affirme-t-il.

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Pascaline Kavuo Mwasi Saambili, GPJ RDC

Mado dit que les porcs sont difficiles à élever à cause de leurs voraces appétits. Elle collabore avec les restaurants locaux pour obtenir des restes de nourriture pour plus de 100 porcs.

Dans toute la ville, les habitants disent qu’ils sont reconnaissants de la ténacité de Mado dans l’élevage de porcs pour le bien de toute la communauté.

« Mado a éveillé ma passion de par ses efforts de réalisation des activités d’élevage qui n’ont pas faibli », déclare Mariam Masika, voisine de Mado. « Elle fait en sorte que la viande de porc reste propre ».

Mado affirme être ravie de voir d’autres femmes choisir de faire carrière dans l’élevage de porcs, ce qui, selon elle, contribue au développement et à la santé de la région.

Elle vend environ cinq porcs par jour pendant la période d’interdiction de la chasse dans la forêt, contre deux à trois porcs pendant d’autres saisons. Mais, selon ses dires, elle peut gagner jusqu’à 400 dollars par mois, l’équivalent du revenu annuel moyen en RDC.

Mado se sert des bénéfices tirés de la pleine saison pour agrandir sa ferme et répondre à la demande des consommateurs.

« Avec mes activités d’élevage florissantes, j’entends étendre ma porcherie parce que le nombre de mes porcs a considérablement augmenté. Je n’aurai pas du mal à l’étendre, et mon ambition aujourd’hui est d’augmenter le nombre de travailleurs qui m’aident dans les activités d’élevage », explique Mado.

 Adapté à partir de sa version originale en français et en swahili par Ndayaho Sylvestre, GPJ.