KIRUMBA, RÉPUBLIQUE DÉMOCRATIQUE DU CONGO — Insécurité, guerres aux lourdes conséquences, déplacements massifs, violences effroyables et misère, c’est peut-être la seule image que tu as de mon terroir. Et bien, tu te trompes.
Mon village, Kirumba, est à 200 kilomètres au nord de Goma, chef-lieu de la province du Nord-Kivu en RDC. Depuis que l’insécurité s’est invitée ici, et ce, en 1994, mon terroir et mon peuple font la une, chaque détail se résumant à la guerre.
Certes, la violence y est réalité. Non, ça, je ne le nie pas. Et rien ne laisse espérer une fin prochaine de cette guerre civile qui ne dit pas son nom.
Pourtant, l’article sur Kirumba – voire même sur toute la RDC – est autre chose et non la violence.
C’est vrai, mon article offre une autre image et, mieux encore des réalités différentes. Si tu as, cher lecteur, à le lire, réfléchis bien pour passer en revue ce que tu crois savoir, mettant en doute ta conception quant à ce que tu prends pour vrai. Et pour cause, l’image qu’a mon terroir aujourd’hui est celle d’une terre contrastée entre paisibles collines verdoyantes et coups de feu.
Je suis devenue journaliste de Global Press en 2014 car le devoir moral fait que je m’oblige à être pour le monde la source fiable des récits sur la vie quotidienne des membres de ma communauté.
Alors, puis-je être votre flambeau de la vérité? Avec d’innombrables maux que l’on endure ici, j’ai souffert à maintes reprises, mais je reste très fière de mon terroir.
Que je vous raconte le récit de mon village, Kirumba, voire même de la RDC, ma patrie!
Oui, la réalité de ce récit n’est pas celle des gens qui s’entretuent. Si tu le passes au peigne fin, tu sauras une chose: prendre soin les uns des autres, donner à manger les uns aux autres, s’éduquer mutuellement et guérir les uns les autres, voilà nos vertus!
Certes, nous nous offrons ces services les uns aux autres car les services publics sont insuffisants et notre terroir subit maintes fois le sort d’être le cadet des soucis des donneurs d’aide internationaux. Disons-le, la violence, la corruption et le chaos politique nous arrivent souvent. Mais seuls, on se débrouille pour aller de l’avant.
Toi aussi, cher lecteur, sache prêter l’oreille aux voix différentes non seulement celles arrivant hurlant des problèmes, mais aussi celles survenant murmurant des solutions.
Prête-moi l’oreille et l’autre face de l’image de la RDC restera à ta portée. Et peut-être, espérons-le, tu finiras par découvrir que nous sommes un peuple qui travaille fort pour changer les choses.